Arc-en-ciel : couleurs de l'arc-en-ciel


Etre ou le néant ?


" Etre homme, c'est tendre à être Dieu ; ou, si l'on préfère,
l'homme est fondamentalement désir d'être Dieu. "

Jean-Paul Sartre (extrait de " L'être et le néant ")


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Jean-Paul Sartre était athée ... comme beaucoup dans son siècle.

Il cherchait à donner un sens à la vie, à l'existence, à l'être ... comme tant d'autres qui errent dans les impasses de l'humanisme, de l'existentialisme ou de l'athéisme.

Qu'il ait écrit " Etre homme, c'est tendre à être Dieu " exprime toutefois un besoin de divin, un " désir de Dieu " plus ou moins refoulé dans l'inconscient et remanié par la "pensée moderne".

Car la "pensée moderne" n'échappe pas à ses racines judéo-chrétiennes. Même quand il nie l'existence de Dieu, le penseur athée est contraint de se positionner par rapport à Dieu.

Sa pensée va produire des substituts de Dieu.

L'homme peut notamment être tenté par le " désir d'être Dieu " ...

Mais il peut plus modestement " tendre à être Dieu " ...

Ou tout simplement avoir le " désir d'être " ... afin de ne pas tomber dans le néant.


1. Le désir d'être Dieu.

Bien avant Sartre, le désir d'être Dieu se manifeste dès le début de la Bible.

Livre de la Genèse, chapitre 3, versets 4 et 5 : « Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »

Le serpent a dit vrai sur un point : la découverte du bien et du mal.

Mais il a menti en prétendant que l'homme et la femme ne mourraient pas !

Lui-même avait expérimenté le désir d'être comme Dieu (livre d'Esaïe, chapitre 14, versets 12 à 15) :

« Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations !

Tu disais en ton coeur : Je monterai au ciel, J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; Je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, A l’extrémité du septentrion ; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très-Haut.

Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse. »

Pour Satan, représenté par le serpent dans la Genèse, le prophète Esaïe annonce les conditions de sa déchéance. Son désir d'être Dieu l'a précipité dans le séjour des morts. Même s'il demeure encore actif en ce monde, il est dans l'antichambre de la mort éternelle. Pour l'éternité, il sera coupé de Dieu.

Nous ne sommes pas Dieu, mais des humains tirés de la poussière. Si nous essayons d'être Dieu, nous rejoindrons Satan.

Une vie terrestre dominée par l'orgueil et l’égoïsme n'est pas à l'image de Dieu mais à l'image de Satan.

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2. Tendre à être Dieu ?

Deux approches possibles :

- la première qui consiste à se prendre pour Dieu ... nous avons vu ci-dessus où cela conduit !

- la seconde qui consiste à prendre Dieu comme modèle pour être à son image.

Il s'agit alors de se tourner vers Dieu, de se tendre vers Lui.

Peut-on essayer de redevenir à l'image des êtres parfaits qu'il avait créés ? Car ... « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, mâle et femelle il les créa. » (Genèse 1:27)

« J’avais dit : Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très-Haut. » (Psaumes 82:6)

Nous ne pouvons remonter le temps ... la mort nous attend comme elle attend Satan, prince de ce monde déchu : « Cependant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme un prince quelconque. » (Psaumes 82:7)

Que faire pour rétablir le lien rompu par le premier couple humain, ancêtres de toute l'humanité ?


3. Tendre vers Jésus.

La chute du premier homme, et la rupture avec Dieu qui s'en suivit, ont privé l'humanité de tout modèle pendant des millénaires. Jusqu'au jour où vécu un nouvel Etre qui puisse servir d'exemple ...

« Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ; et marchez dans l'amour, à l’exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur. » (Ephésiens 5:1-2).

Par ce sacrifice, l'humanité déchue et vouée à la mort allait pouvoir renaître.

« Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ. » (1Corinthiens 15:22)

" Tendre à être Dieu " en imitant Jésus par l'amour que nous manifestons allait devenir la seule issue pour l'humanité.

Il va de soi que " tendre vers Jésus " en le prenant pour modèle ne peut en aucun cas conduire à se prendre pour Dieu.

Le " désir de Dieu " n'est pas " désir d'être Dieu " mais plutôt " désir d'être " !

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4. Le désir d'être ...

Il se manifeste dès l'enfance par le besoin d'exister dans le regard de l'autre, dans les tendres murmures d'une mère ou les sourires d'un père : " Je dis "je" parce qu'on m'a dit "tu". Mon "je" est dans le lien que je tisse avec les autres. " (Albert Jacquard)

L'enfant en manque d'affection deviendra souvent un adulte en souffrance.

Aura-t-il un jour le privilège d'entendre murmurer son prénom avec amour ?

« Voici sur qui je porterai mes regards : sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, sur celui qui craint ma parole. » (Esaïe 66:2)

Celui qui se sent au plus bas, le plus humilié, le plus inexistant, sait-il qu'un rang prioritaire lui est réservé dans l'octroi de la grâce divine ?

« Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu’ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? » (Jacques 2:5)

« Heureux les affligés, car ils seront consolés ! » (Matthieu 5:4)

Il s'avère ainsi que celui qui n'a rien et qui est si peu en ce monde, peut voir son " désir d'être " pleinement exaucé par la foi en cette promesse de Jésus-Christ !


5. Désir de paraître ...

Si le " désir d'être " peut trouver son accomplissement par le moyen de la foi en Jésus-Christ, où peut nous conduire le " désir de paraître " ?

Paraître, c'est faire semblant, c'est avoir l'air, c'est donner l'impression d'être.

Au sujet de ceux qui affichent un tel comportement, Jésus déclarait :

« Quand tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes. » (Matthieu 6:2)

« Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. » (Matthieu 6:5)

« Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. » (Matthieu 6:16)

L'hypocrisie n'a pas sa place dans le plan de Dieu. Et Jésus n'était pas tendre envers ceux qui adoptent un tel comportement :

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! ... Serpents, race de vipères ! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne ? » (Matthieu 23:29 et 33)

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6. Désir d'avoir ...

La virulence des propos est à la mesure du comportement de ceux qui, non content de vouloir paraître religieux, profitaient des plus faibles.

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l’apparence de longues prières ; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement. » (Matthieu 23:14)

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et qu’au dedans ils sont pleins de rapine et d’intempérance. » (Matthieu 23:25)

Manifestement, les personnages en cause étaient avant tout soucieux d'apparence et de profit.

Comme l'hypocrisie, la cupidité n'a pas sa place dans le plan de Dieu.

« Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » (Marc 10:23)

« Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. » (Colossiens 3:5)

Le " désir d'avoir " lorsqu'il asservit un individu devient une idolâtrie, une abomination représentée par " Mamon " qui signifie " richesse " en araméen.

« Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. Les pharisiens, qui étaient avares, écoutaient aussi tout cela, et ils se moquaient de lui. Jésus leur dit : Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos coeurs ; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu. » (Luc 16:13 à 15)


7. Etre ou avoir ?

Il faut choisir son maître, choisir d'être ou choisir d'avoir, choisir l'Etre ou Mammon, qui n'est autre qu'une figure de Satan.

L'Etre est celui qui dit " Je suis " :

« Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux enfants d’Israël :

Celui qui s’appelle "je suis" m’a envoyé vers vous. » (Exode 3:14)

« Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » (Jean 14:6)

« Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. » (Apocalypse 22:13)

Dieu se fait connaître en disant « Je suis celui qui suis » ou « Je suis qui je serai » (Traduction Oecuménique de la Bible). Les quatre lettres formant le tétragramme JHVH ou YHVH (dénomination de Dieu dans la Bible) viennent du verbe hébreu " Hâyâh " qui signifie être, devenir ... ce qui peut se décliner au passé, présent ou avenir. D'où la notion d'éternité qui se manifeste en traduisant souvent le tétragramme par « Eternel ».

Ainsi, l'Etre est éternel ... tandis que l'avoir est aussi fugitif et superficiel que le paraître.

La langue française illustre bien cette distinction. En disant " je suis aimé ", l'individu peut ressentir la plénitude d'un instant présent qui, par l'amour de Dieu, peut se prolonger à l'infini.

Quand nous disons " j'ai aimé ", il nous reste la nostalgie d'un moment passé, d'une histoire morte.

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8. L'Etre ou le néant.

Aimeriez-vous dire : " Je suis aimé " et le vivre pour l'éternité ?

Où préférez-vous envisager la mort ou le néant pour l'éternité ?

" Être ou ne pas être ? " ... Cette réplique théâtrale peut exprimer l'incertitude de la personne qui s'interroge sur le sens de la vie.

Être ... peut ne pas avoir de sens, la vie étant alors conçue comme le fruit du hasard et la mort comme le terme inévitable d'une vie sans raison d'être.

Une telle vie, sans avenir, absurde, n'est-elle pas un non-sens à venir ?

Mais si l'on conçoit l'Etre comme un devenir, notre existence peut échapper au néant, à l'abîme.

« Que les flots ne m’inondent plus, Que l’abîme ne m’engloutisse pas, Et que la fosse ne se ferme pas sur moi ! » (Psaume 69:15)


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