Au-delà de l'Arc-en-ciel


Le meilleur des mondes


« Dieu vit tout ce qu'il avait fait.

Voilà, c'était très bon. »

(Genèse 1.31 ~ Traduction Œcuménique de la Bible)

Le meilleur des mondes ...


Par six fois, Dieu jugea que ce qu'il avait créé était bon.

Mais le bilan, au terme du sixième jour, est plus éloquent : c'était TRES bon !

Mais ce n'était pas pour autant parfait ...

Car le meilleur des mondes conçu par le Créateur n'était pas achevé puisque Son œuvre doit se poursuivre au septième jour.

Pour achever Son œuvre, n'allait-il pas devoir associer l'homme à l'édifice ?

« Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, Et tu l’as couronné de gloire et de magnificence.

Tu lui as donné la domination sur les oeuvres de tes mains,

Tu as tout mis sous ses pieds,

Les brebis comme les boeufs, Et les animaux des champs,

Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,

Tout ce qui parcourt les sentiers des mers. »

(Psaume 8.6-9 ~ Traduction Segond)

Créature "à l'image" de Dieu, conçue pour dominer la terre, l'homme allait connaître de multiples tribulations, confronté à la logique de la connaissance pour ne pas avoir respecté ce commandement : « Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse 2.17 ~ Traduction Segond)

Face à la problématique du bien et du mal, chacun peut s'interroger : le mal est-il compatible avec un monde TRES bon ?

Comment définir le bien ... sans le mal, ou le mal sans le bien ?

Dans un système où règne cette dualité, le premier n'a t-il pas besoin de l'autre pour exister ?

Les rabbins, s'interrogeant sur l'existence du mal dans la Bible, ont approfondi le raisonnement en considérant que le mal fait partie du bien.

Selon Rabbi Meïr, qui vécut au second siècle de l'ère chrétienne, la découverte de la plénitude de la vie passe par l'existence nécessaire de la mort.

Préludes de la mort : la vieillesse, la maladie ou la souffrance, peuvent permettent à l'individu de mûrir, de s'élever spirituellement.

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. » (Jacques 1.2-3 ~ Traduction Segond)

En commençant ainsi son épître, l'apôtre Jacques invitait les chrétiens à grandir face aux épreuves.

Il connaissait les promesses de Jésus en faveur de ceux qui s'engagent sur cette voie.

« Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves ; c’est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur ... » (Luc 22.28-29 ~ Traduction Segond)

Ni l'homme, ni le monde créés ne sont parfaits au terme du sixième jour.

N'est-ce pas mieux ainsi ?

S'ils avaient été parfaits, tout serait-il pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Au lieu d'êtres vivants disposant du libre-arbitre et dignes d'amour, n'aurions nous pas été des robots, des mécaniques parfaitement huilées ?

Dieu aurait-il pu manifester Son amour envers de tels "objets" ?

Sans aucune possibilité de combat, de dépassement de soi, l'homme aurait-il pu s'améliorer ?

N'est-ce pas la présence du mal qui allait permettre, ensuite, d'obtenir un chef d'œuvre au terme d'un septième jour qui n'en finit pas de s'accomplir ?

« Dieu acheva au septième jour l'oeuvre qu'il avait faite ... » (Genèse 2.2 ~ Traduction Œcuménique de la Bible)


LA GENESE : BERECHIT

Traduction du Rabbinat : 1.1 à 2.3
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre n'était que solitude et chaos ; des ténèbres couvraient la face de l'abîme, et le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. Dieu dit : "Que la lumière soit !" Et la lumière fut. Dieu considéra que la lumière était bonne, et il établit une distinction entre la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière Jour, et les ténèbres, il les appela Nuit. Il fut soir, il fut matin, un jour.

Dieu dit : "Qu'un espace s'étende au milieu des eaux, et forme une barrière entre les unes et les autres." Dieu fit l'espace, opéra une séparation entre les eaux qui sont au-dessous et les eaux qui sont au-dessus, et cela demeura ainsi. Dieu nomma cet espace le Ciel. Le soir se fit, le matin se fit, - second jour.

Dieu dit : "Que les eaux répandues sous le ciel se réunissent sur un même point, et que le sol apparaisse." Cela s'accomplit. Dieu nomma le sol la Terre, et l'agglomération des eaux, il la nomma les Mers. Et Dieu considéra que c'était bien. Dieu dit : "Que la terre produise des végétaux, savoir : des herbes renfermant une semence ; des arbres fruitiers portant, selon leur espèce, un fruit qui perpétue sa semence sur la terre." Et cela s'accomplit. La terre donna naissance aux végétaux : aux herbes qui développent leur semence selon leur espèce, et aux arbres portant, selon leur espèce, un fruit qui renferme sa semence. Et Dieu considéra que c'était bien. Le soir se fit, le matin se fit, - troisième jour.

Dieu dit : "Que des corps lumineux apparaissent dans l'espace des cieux, pour distinguer entre le jour et la nuit ; ils serviront de signes pour les saisons, pour les jours, pour les années ; et ils serviront de luminaires, dans l'espace céleste, pour éclairer la terre." Et cela s'accomplit. Dieu fit les deux grands luminaires : le plus grand luminaire pour la royauté du jour, le plus petit luminaire pour la royauté de la nuit, et aussi les étoiles. Et Dieu les plaça dans l'espace céleste pour rayonner sur la terre ; pour régner le jour et la nuit, et pour séparer la lumière des ténèbres. Dieu considéra que c'était bien. Le soir se fit, le matin se fit, - quatrième jour.

Dieu dit : "Que les eaux fourmillent d'une multitude animée, vivante ; et que des oiseaux volent au dessus de ta terre, à travers l'espace des cieux." Dieu créa les cétacés énormes, et tous les êtres animés qui se meuvent dans les eaux, où ils pullulèrent selon leurs espèces, puis tout ce qui vole au moyen d'ailes, selon son espèce ; et Dieu considéra que c'était bien. Dieu les bénit en disant : "Croissez et multipliez, remplissez les eaux, habitants des mers, oiseaux, multipliez sur la terre !" Le soir se fit, le matin se fit, - cinquième jour.

Dieu dit : "Que la terre produise des êtres animés selon leurs espèces : bétail, reptiles, bêtes sauvages de chaque sorte." Et cela s'accomplit. Dieu forma les bêtes sauvages selon leurs espèces, de même les animaux qui paissent, de même ceux qui rampent sur le sol. Et Dieu considéra que c'était bien.

Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail ; enfin sur toute la terre, et sur tous les êtres qui s'y meuvent." Dieu créa l'homme à son image ; c'est à l'image de Dieu qu'il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois. Dieu les bénit en leur disant : "Croissez et multipliez ! Remplissez la terre et soumettez-la ! Commandez aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, à tous les animaux qui se meuvent sur la terre !"

Dieu ajouta : "Or, je vous accorde tout herbage portant graine, sur toute la face de la terre, et tout arbre portant des fruits qui deviendront arbres par le développement du germe. Ils serviront à votre nourriture. Et aux animaux sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui se meut sur la terre et possède un principe de vie, j'assigne toute verdure végétale pour nourriture." Et il en fut ainsi. Dieu examina tout ce qu'il avait fait, c'était éminemment bien. Le soir se fit, puis le matin ; ce fut le sixième jour.

Ainsi furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu'ils renferment. Dieu mit fin, le septième jour, à l’œuvre faite par lui ; et il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu'il avait faite. Dieu bénit le septième jour et le proclama saint, parce qu'en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu'il avait produite et organisée.


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