Le Midrach (Beréchith raba 8, 1, ‘Erouvin 18a) commente comme suit ce verset 27 de la Genèse :
"Il a commencé par le créer avec deux visages, puis Il l’a divisé en deux."
Cette description du prototype humain avec deux "faces" est une simple illustration que les juifs ne prennent pas pour autant à la lettre.
Le terme hébreu employé pour désigner l'humain a donné "Adam", qui est ensuite employé comme le prénom de l'homme.
Nous avons ainsi un terme générique désignant l'humanité avec "l'homme-Adam".
André Chouraqui, dans sa traduction de la Bible, l'appelle "le Glébeux", exprimant ainsi la véritable nature de celui qui est extrait de la terre pour être cultivé.
Ne s'agit-il pas à l'origine d'un être androgyne puisque la partition entre mâle et femelle intervient ensuite ?
Ainsi le prototype humain, dans son unicité, était à l'image de Dieu.
Il n'en est pas de même pour l'individu sexué car de toute évidence Dieu n'est ni mâle, ni femelle !
Cette partition est-elle paritaire ? L'homme et la femme sont-ils égaux ?
Si l'on se réfère au premier chapitre de la Genèse, l'homme et la femme sont créés simultanément.
Mais le chapitre 2 mentionne d'abord la formation de l'homme, puis celle de la femme. Dans ce plan divin, la femme est conçue comme "semblable" à l'homme (Genèse 2.18). Elle est extraite du prototype humain.
« Alors l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme ... » (Genèse 2.21-22 ~ Version Segond)
Cette "extraction" d'une côte sert parfois à justifier la domination de l'homme sur la femme en se fondant sur une inégalité originelle.
Une inégalité qui se manifeste dans la plupart des cultures et religions sous différentes formes.
Tout le monde n'adhère pas à cette approche sexiste.
Le mot hébreux "tsêla" que l'on a traduit par "côte" peut se traduire par "côté" ... soit l'équivalent d'une moitié !
A son réveil, l'homme s'écria : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! » (Genèse 2.23 ~ Version Segond)
Si l'extraction se limitait à une simple côte, l'homme n'aurait pas mentionné la chair.
A égalité et pour l'égalité, « mâle et femelle il les créa. »
Sommes-nous appelés à rester ainsi ?
Comment serons-nous après la résurrection ?
Homme ? Femme ?
Jésus a répondu : « Quand on ressuscite d'entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans les cieux. » (Evangile selon Marc 12.25 ~ T.O.B.)
L'unicité primordiale sera ainsi rétablie.