Au-delà de l'Arc-en-ciel


La création de la terre et de l'homme


« Un flux montait de la terre et irriguait

toute la surface du sol. »

(Genèse 2.6 ~ Traduction œcuménique de la Bible)

Un geyser : la création de la terre

Avec le chapitre 2 du Livre de la Genèse, nous voici de retour aux premiers temps de la Création qui étaient exposés au début du premier chapitre.

On compare souvent ainsi deux récits de la Création, que l'on cherche parfois à opposer, mais qui se révèlent en fait complémentaires.

Quel était le paysage offert aux premiers temps, lorsque la terre était "déserte et vide" comme nous l'indiquait le premier chapitre de la Genèse ?

Le second chapitre répond à cette interrogation en complétant la première approche.

« Le jour où le SEIGNEUR Dieu fit la terre et le ciel, il n'y avait encore sur la terre aucun arbuste des champs, et aucune herbe des champs n'avait encore germé, car le SEIGNEUR Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol ; mais un flux montait de la terre et irriguait toute la surface du sol. » (Genèse 2.4-6 ~ TOB)

La nature de ce flux qui irrigue la terre est diversement appréciée :

- "vapeur" s'élevant de la terre selon la Bible Segond,

- "exhalaison" selon la traduction du rabbinat,

- "source" dans la Bible d'Alexandrie,

- "flot" selon la Bible de Jérusalem.

Toutes les traductions s'accordent cependant sur le sens de cette émergence liquide : elle vient de la terre, comme un geyser ...

Il s'en suit vapeur, exhalaison, puis écoulement à la surface du sol et constitution d'étendues d'eau qui vont devenir de plus en plus vastes formant ainsi l'océan primitif.

Il est intéressant de noter, une fois de plus, que cette approche est tout à fait compatible avec les conceptions modernes de la formation de la terre.

Notre planète était, selon les scientifiques, dans un état de fusion lors de sa formation.

Les éléments les plus lourds se seraient enfoncés au centre pendant que les plus légers montaient à la surface.

Parmi les plus légers, l'eau qui, du fait de la chaleur, ne peut exister que sous forme de vapeur se mélangeant à d'autres gaz pour former l'atmosphère primitive.

Ce n'est pas un geyser qu'il faut imaginer mais des milliers s'extrayant de toutes parts de la matière en fusion.

Avec le refroidissement de la terre, une croûte terrestre a pu se former, la vapeur s'est convertie en pluies, un véritable déluge à l'origine de la formation des océans.

Selon les scientifiques, ce "déluge" se serait produit il y a 4,2 milliards d'années.

Les conditions étaient réunies pour que la terre soit viable.

A la différence de l'exposé du premier chapitre sur la Création, nous ne nous attardons pas ici sur les phases successives de l'histoire de la terre.

Car ce qui importe dans le second chapitre de la Genèse, c'est la raison d'être de l'environnement terrestre avec sa finalité : l'homme.

« L'Eternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint une âme vivante. » (Genèse 2.7 ~ Version Segond)

Le lien entre l'homme et la terre ne peut être correctement perçu sans se référer à l'hébreu : l'homme c'est "Adam" et la terre "Adamah".

C'est de cette terre irriguée par l'eau, élément indispensable à la vie, que pourra émerger "une âme vivante".


LA GENESE : La formation

de l'homme et de la femme

Bible de Jérusalem : 2.4 à 2.25
Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel, il n'y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n'avait encore poussé, car Yahvé Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol.

Toutefois, un flot montait de terre et arrosait toute la surface du sol.

Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant.

Yahvé Dieu planta un jardin en Eden, à l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait modelé.

Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d'arbres séduisants à voir et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras.

Le premier s'appelle Pishôn ; il contourne tout le pays de Havila, où il y a l’or ; l’or de ce pays est pur et là se trouvent le bdellium et la pierre de cornaline.

Le deuxième fleuve s'appelle le Gihôn : il contourne tout le pays de Kush.

Le troisième fleuve s'appelle le Tigre : il coule à l’orient d’Assur. Le quatrième fleuve est l’Euphrate.

Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder.

Et Yahvé Dieu fit à l’homme ce commandement : " Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. "

Yahvé Dieu dit : " Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie. "

Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacune devait porter le nom que l'homme lui aurait donné.

L’homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais, pour un homme, il ne trouva pas l'aide qui lui fût assortie.

Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l’homme, qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.

Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l’homme.

Alors celui-ci s'écria : " Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée « femme », car elle fut tirée de l'homme, celle-ci ! "

C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.

Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre.


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