A son réveil, l'homme s'écria : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! » (Genèse 2.23 ~ Version Segond)
Dans son commentaire de ce passage de la Torah, le rabbin Rachi soutient une hypothèse surprenante :
"Cela nous enseigne que Adam s’est uni à tous les animaux et à toutes les bêtes, mais qu’il n’a trouvé d’épanouissement que par son union avec Eve (Yevamoth 63a)."
Certes, la Bible mentionne que tous les animaux furent présentés à l'homme pour les nommer (Genèse 2.19), mais pas pour s'accoupler !
Toutefois, l'hypothèse rabbinique a le mérite de souligner l'incompatibilité de l'homme avec tous les animaux de la Terre.
Aucun n'est en mesure d'assurer une descendance à l'espèce humaine.
L'homme est unique en son genre. Certains hominidés, comme les Néandertaliens, ont pu croiser l'Homo sapien puisqu'ils ont vécu à une même époque avant la disparition des néandertaliens.
Toutefois, l'incompatibilité génétique entre les deux espèces n'aurait pas permis une procréation.
Il fallait donc bien une femme génétiquement compatible afin que le plan divin puisse s'accomplir :
« Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ... » (Genèse 1.28 ~ Version Segond)
Le message du Créateur fait à la fois des humains des co-créateurs (procréateurs) et des co-gérants de la terre qu'ils doivent assujettir.
Cette responsabilité, l'homme ne peut l'assumer seul. La femme est indispensable pour porter la vie (Eve signifie VIE) mais elle est également indispensable dans l'accomplissement de la mission de co-gérance : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. » (Genèse 2.18 ~ Version Segond)
Séparés, l'homme et la femme l'ont été physiquement.
Mais ils sont appelés à se réunir pour reconstituer et perpétuer l'unité primordiale énoncée en Genèse 1.27 :
« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. »
Lorsque Dieu dit en Genèse 1.26 : « Faisons l'homme à notre image », le terme hébreux pour "notre image" est "tselem".
"Tselem" a la même racine que "tsêla" (le côté ou la côte).
Ainsi, l'homme créé à l'image de Dieu est en quelque sorte l'un de ses côtés, ou extrait de Dieu, tout comme la femme, extraite de l'homme, est à son image puisqu'elle lui est semblable.
On retrouve ainsi dans ce processus créatif une unité dans la dualité qui se traduit par les couples Dieu-Humain puis homme-femme.
L'homme isolé, ou la femme seule, ne sont pas à l'image de Dieu.
C'est dans la reconstitution de leur unité, et par la fidélité assurant une permanence à cette unité, qu'ils deviennent à l'image de Dieu : des créateurs.
De ce fait, l'union de deux hommes ou de deux femmes, incapables de procréer, ne peut refléter l'image de Dieu.