Au-delà de l'Arc-en-ciel


La connaissance du bien et du mal


« Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous,

pour la connaissance du bien et du mal. »

(Genèse 3.22 ~ Traduction Segond)

L'arbre de la connaissance


Genèse 1.26 nous enseigne que Dieu dit :

« Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance ... »

L'image ne reflète par un être identique, seulement une ressemblance.

Car il y avait au moins une différence entre le Créateur et la créature :

Dieu savait distinguer le bien du mal mais l'homme ne le savait pas avant de rencontrer le serpent.

Sa découverte du bien et du mal le rapproche de Dieu ... mais l'en éloigne aussi.

Rapprochement du fait d'une croissance des connaissances humaines ... éloignement par l'entrée dans un monde nouveau :

celui dans lequel devra désormais évoluer l'homme après avoir été chassé du jardin d'Eden !

« Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Genèse 3.5)

Sur ce point, le serpent n'a pas menti : désormais l'homme et la femme sont "comme des dieux" par l'acquisition d'un savoir nouveau, mais ce ne sera pas à leur avantage.

Car la promesse du serpent laissait miroiter une forme de promotion ... qui va se transformer en déchéance.

A la différence de Dieu, dont la puissance illimitée Lui permet de se contrôler dans l'appréhension du bien et du mal, l'homme est un être limité par ses capacités à s'autogérer.

L'homme aspire à un infini allant au-delà de sa condition première : c'est pourquoi il s'est laissé séduire par le discours du serpent.

Mais la facilité avec laquelle il fut séduit est le reflet de sa faiblesse, de son incapacité à se maîtriser.

Sans la maîtrise de la limite, l'individu est en danger de perdition.

Aussi le Créateur ne pouvait laisser ses créatures s'exposer à une telle dérive permanente en disposant de la vie éternelle.

En instaurant une première limite, une frontière à la vie qui se nomme la mort, Dieu pourra ensuite dicter des règles de vie permettant aux humains de connaître leurs limites : ce sera la Torah.

« Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal.

Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. » (Genèse 3.22)

Les limites ainsi inscrites dans la condition humaine sont autant de mesures permettant de sauvegarder l'homme, de le protéger en lui évitant de sombrer dans l'abîme d'un infini qu'il ne pourrait contrôler.

D'autres que lui s'y sont auparavant aventuré : ce sont les anges déchus.

La connaissance du bien et du mal ... ils en ont fait l'expérience.

Ils ont pu accéder d'une façon ou d'une autre à l'éternité. Qu'en ont-ils fait ?

Ils se sont enlisés dans le mal.

Lorsque Dieu s'exprime dans la Genèse, notamment dans ce verset 3.22, il est question de "l'un d'entre nous", révélant ainsi que d'autres créatures disposent de l'éternité.

L'hypothèse des anges doit donc être avancée ... qu'il s'agisse de ceux qui Lui sont resté fidèles ou de ceux qui ont choisi un autre camp.

Ils sont par ailleurs appelés "fils de Dieu" dans le Premier Testament et parmi eux Satan se distingue :

« Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Eternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux ... » (Job 1.6 & 2.1)

En empêchant l'homme d'accéder à l'arbre de vie, Dieu lui évite de sombrer pour l'éternité aux côtés des anges déchus.

Cette barrière entre l'homme et l'éternité n'est que temporaire car la Bible nous enseigne que nous sommes appelés à ressusciter pour vivre éternellement.

« Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront.

Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. » (Jean 5.28-29)

Mais pas avant d'avoir connu l'expérience d'une vie limitée et d'en retirer les enseignements qui s'imposent pour être aptes à la vie éternelle.


ENTÊTE : Un serpent nu

Traduction d'André Chouraqui :

3.1 à 3.24

Le serpent était nu, plus que tout vivant du champ qu’avait fait IHVH-Adonaï Elohîms. Il dit à la femme : « Ainsi Elohîms l’a dit : ‹ Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ›... »

La femme dit au serpent : « Nous mangerons les fruits des arbres du jardin, mais du fruit de l’arbre au milieu du jardin, Elohîms a dit : ‹ Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, afin de ne pas mourir ›. »

Le serpent dit à la femme : « Non, vous ne mourrez pas, vous ne mourrez pas, car Elohîms sait que du jour où vous en mangerez vos yeux se dessilleront et vous serez comme Elohîms, connaissant le bien et le mal. »

La femme voit que l’arbre est bien à manger, oui, appétissant pour les yeux, convoitable, l’arbre, pour rendre perspicace. Elle prend de son fruit et mange. Elle en donne aussi à son homme avec elle et il mange.

Les yeux des deux se dessillent, ils savent qu’ils sont nus. Ils cousent des feuilles de figuier et se font des ceintures.

Ils entendent la voix de IHVH-Adonaï Elohîms qui va dans le jardin au souffle du jour. Le glébeux et sa femme se cachent, face à IHVH-Adonaï Elohîms, au milieu de l’arbre du jardin.

IHVH-Adonaï Elohîms crie au glébeux, il lui dit : « Où es-tu ? »

Il dit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin et j’ai frémi ; oui, moi-même je suis nu et je me suis caché. »

Il dit : « Qui t’a rapporté que tu es nu ? L’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger, en as-tu mangé ? »

Le glébeux dit : « La femme qu’avec moi tu as donnée m’a donné de l’arbre, elle, et j’ai mangé. »

IHVH-Adonaï Elohîms dit à la femme :
« Qu’est-ce que tu as fait ? »

La femme dit : « Le serpent m’a abusée et j’ai mangé. »

IHVH-Adonaï Elohîms dit au serpent :
« Puisque tu as fait cela, tu es honni parmi toute bête, parmi tout vivant du champ. Tu iras sur ton abdomen et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je placerai l’inimitié entre toi et entre la femme, entre ta semence et entre sa semence. Lui, il te visera la tête et toi tu lui viseras le talon. »

À la femme, il a dit :
« Je multiplierai, je multiplierai ta peine et ta grossesse, dans la peine tu enfanteras des fils. À ton homme, ta passion : lui, il te gouvernera. »

Au glébeux, il dit : « Oui, tu as entendu la voix de ta femme et mangé de l’arbre, dont je t’avais ordonné pour dire : ‹ Tu n’en mangeras pas. › Honnie est la glèbe à cause de toi. Dans la peine tu en mangeras tous les jours de ta vie. Elle fera germer pour toi carthame et chardon : mange l’herbe du champ. À la sueur de tes narines, tu mangeras du pain jusqu’à ton retour à la glèbe dont tu as été pris. Oui, tu es poussière, à la poussière tu retourneras. »

Le glébeux crie le nom de sa femme : Hava-Vivante. Oui, elle est la mère de tout vivant.

IHVH-Adonaï Elohîms fait au glébeux et à sa femme des aubes de peau et les en vêt.

IHVH-Adonaï Elohîms dit : « Voici, le glébeux est comme l’un de nous pour connaître le bien et le mal. Maintenant, qu’il ne lance pas sa main, ne prenne aussi de l’arbre de vie, ne mange et vive en pérennité ! »

IHVH-Adonaï Elohîms le renvoie du jardin d’‘Édèn, pour servir la glèbe dont il fut pris.

Il expulse le glébeux et fait demeurer au levant du jardin d’‘Édèn les Keroubîm et la flamme de l’épée tournoyante pour garder la route de l’arbre de vie.


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