« Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. » (Romains 8.22 ~ Traduction Segond)
Ce commentaire de l'apôtre Paul englobe à la fois ce que l'humanité a pu subir et souffir depuis sa naissance mais également la terre et tout ce qu'elle porte.
Car la malédiction qui a frappé la terre a certes des conséquences dramatiques pour l'humanité mais également pour l'ensemble de la création.
Il faut en effet souligner que ce n'est pas l'homme qui est maudit du fait du péché qui lui est imputable mais la terre.
Pour mieux saisir la portée de cette malédiction, il faut avoir en mémoire que l'homme se dit "Adam" et la terre "Adama".
Il s'agit de la "Terre Mère" d'où l'homme a été extrait et qui, du fait de son statut nourricier, va transmettre à toutes les générations les conséquences du jugement divin.
Songeons que, jour après jour, à chaque étape de la création, il est écrit "Vayar Élohim ki-tov" :
« Dieu vit que cela était bon » ...
... et maintenant, tout cela est mauvais !
Essayons d'imaginer ce que le Créateur a pu ressentir en maudissant Sa création.
Désormais, cette terre qui pouvait porter des arbres merveilleux avec le jardin d'Eden, ou "Jardin des délices", va produire aussi des ronces, chardons, épines, toutes sortes de mauvaises herbes appelées ici : "ivraie".
Le choix de ce terme n'est pas neutre car l'ivraie est en quelque sorte un terme générique si l'on se réfère, dans l'Evangile selon Matthieu, à l'explication donnée par Jésus de sa parabole.
« Celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du malin ; l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ... » (Matthieu 13.37-39)
Le texte original, écrit en grec, emploie le terme de "zizania" que l'on traduit par ivraie.
Il est bien connu que, dans le langage courant, l'expression "semer la zizanie" signifie semer la division ou la discorde.
Le fait que ce soit le Diable qui sème la zizanie ne nous surprendra pas puisque le mot "diable" vient du grec "diabolein" qui signifie jeter la division en séparant.
Ainsi, en livrant la terre à la malédiction, Dieu a ouvert la porte à l'ennemi, au semeur d'ivraie, sachant toutefois que le terme de tout ceci viendra avec la moisson.
« ... la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
Or, comme on arrache l’ivraie et qu’on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde. » (Matthieu 13.39-40)
« Lorsqu’une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu’elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu ; mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d’être maudite, et on finit par y mettre le feu. » (Hébreux 6.7-8)
D'un côté, l'herbe utile, de l'autre les mauvaises herbes.
D'un côté, la bénédiction, de l'autre, la malédiction.
D'un côté la vie éternelle, de l'autre le feu.
Cette partition des éléments de la création et leur devenir trouve son achèvement dans le dernier livre de la Bible :
« Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. »
(Apocalypse 20.15 ~ Traduction Segond)
Ainsi se confirme la "fin du monde" citée ci-dessus en Matthieu 13.40.
Mais une nouvelle création succèdera à l'ancienne :
« Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. » (Apocalypse 21.1 ~ Traduction Segond)
La fin du monde actuel, c'est aussi la fin de la malédiction qui a frappé notre terre.
Car dans ce monde nouveau qui nous est annoncé :
« Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » (Apocalypse 21.4 ~ Traduction Segond)
Les ronces, les épines et l'ivraie seront un lointain souvenir d'une humanité désormais appelée à vivre en paix avec l'Eternel ...