Au-delà de l'Arc-en-ciel


La création soupire ...


« Maudite est la terre à cause de toi ;

c'est avec effort que tu en tireras ta nourriture, tant que tu vivras.

Elle produira pour toi des buissons et de l'ivraie,

et tu mangeras de l'herbe des champs. »

(Genèse 3.17-18 ~ Traduction du Rabbinat)

Une terre maudite ...

« Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. » (Romains 8.22 ~ Traduction Segond)

Ce commentaire de l'apôtre Paul englobe à la fois ce que l'humanité a pu subir et souffir depuis sa naissance mais également la terre et tout ce qu'elle porte.

Car la malédiction qui a frappé la terre a certes des conséquences dramatiques pour l'humanité mais également pour l'ensemble de la création.

Il faut en effet souligner que ce n'est pas l'homme qui est maudit du fait du péché qui lui est imputable mais la terre.

Pour mieux saisir la portée de cette malédiction, il faut avoir en mémoire que l'homme se dit "Adam" et la terre "Adama".

Il s'agit de la "Terre Mère" d'où l'homme a été extrait et qui, du fait de son statut nourricier, va transmettre à toutes les générations les conséquences du jugement divin.

Songeons que, jour après jour, à chaque étape de la création, il est écrit "Vayar Élohim ki-tov" :

« Dieu vit que cela était bon » ...

... et maintenant, tout cela est mauvais !

Essayons d'imaginer ce que le Créateur a pu ressentir en maudissant Sa création.

Désormais, cette terre qui pouvait porter des arbres merveilleux avec le jardin d'Eden, ou "Jardin des délices", va produire aussi des ronces, chardons, épines, toutes sortes de mauvaises herbes appelées ici : "ivraie".

Le choix de ce terme n'est pas neutre car l'ivraie est en quelque sorte un terme générique si l'on se réfère, dans l'Evangile selon Matthieu, à l'explication donnée par Jésus de sa parabole.

« Celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du malin ; l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ... » (Matthieu 13.37-39)

Le texte original, écrit en grec, emploie le terme de "zizania" que l'on traduit par ivraie.

Il est bien connu que, dans le langage courant, l'expression "semer la zizanie" signifie semer la division ou la discorde.

Le fait que ce soit le Diable qui sème la zizanie ne nous surprendra pas puisque le mot "diable" vient du grec "diabolein" qui signifie jeter la division en séparant.

Ainsi, en livrant la terre à la malédiction, Dieu a ouvert la porte à l'ennemi, au semeur d'ivraie, sachant toutefois que le terme de tout ceci viendra avec la moisson.

« ... la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.

Or, comme on arrache l’ivraie et qu’on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde. » (Matthieu 13.39-40)

« Lorsqu’une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu’elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu ; mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d’être maudite, et on finit par y mettre le feu. » (Hébreux 6.7-8)

D'un côté, l'herbe utile, de l'autre les mauvaises herbes.

D'un côté, la bénédiction, de l'autre, la malédiction.

D'un côté la vie éternelle, de l'autre le feu.

Cette partition des éléments de la création et leur devenir trouve son achèvement dans le dernier livre de la Bible :

« Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. »

(Apocalypse 20.15 ~ Traduction Segond)

Ainsi se confirme la "fin du monde" citée ci-dessus en Matthieu 13.40.

Mais une nouvelle création succèdera à l'ancienne :

« Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. » (Apocalypse 21.1 ~ Traduction Segond)

La fin du monde actuel, c'est aussi la fin de la malédiction qui a frappé notre terre.

Car dans ce monde nouveau qui nous est annoncé :

« Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » (Apocalypse 21.4 ~ Traduction Segond)

Les ronces, les épines et l'ivraie seront un lointain souvenir d'une humanité désormais appelée à vivre en paix avec l'Eternel ...

... pour l'éternité.


LA GENESE : Le récit du paradis

Bible de Jérusalem :

3.1 à 3.24

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme :

« Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? »

La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort. »

Le serpent répliqua à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal. »

La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il en mangea.

Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.

Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l'homme et la femme se cachèrent devant Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin.

Yahvé Dieu appela l'homme :
« Où es-tu ? » dit-il.

« J'ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l'homme ; j'ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. »

Il reprit : « Et qui t'a appris que tu étais nu ? Tu as donc mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ! »

L'homme répondit : « C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné de l'arbre, et j'ai mangé ! »

Yahvé Dieu dit à la femme :
« Qu'as-tu fait là ? » et la femme répondit : « C'est le serpent qui m'a séduite, et j'ai mangé. »

Alors Yahvé Dieu dit au serpent :
« Parce que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t'atteindra à la tête et tu l'atteindras au talon. »

A la femme, il dit : « Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi. »

A l'homme, il dit : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise. »

L'homme appela sa femme « Eve », parce qu'elle fut la mère de tous les vivants. Yahvé Dieu fit à l'homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit.

Yahvé Dieu dit : « Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour connaître le bien et le mal ! Qu'il n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre de vie, n'en mange et ne vive pour toujours ! »

Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d'Eden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré. Il bannit l'homme et il posta devant le jardin d'Eden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l'arbre de vie.


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