Ce verset de la Genèse évoque l'apparition de la bigamie.
Mais l'humanité n'en est pas restée là sur le plan des dérives du comportement sexuel.
Car la bigamie limite le phénomène a deux conjoints, au-delà on emploie plutôt le terme de polygamie.
Et ce sont le plus souvent les hommes qui ont ainsi multiplié les partenaires.
Selon les démographes et les ethnologues, 80 % des sociétés connues et étudiées sont polygames et, parmi elles, seulement 1 % polyandriques.
Cette pratique inaugurée selon la Bible par Lémec, descendant de Caïn, illustre les multiples égarements de la lignée de Caïn.
L'humanité caïnique va ainsi se développer en s'éloignant de plus en plus du plan divin, conduisant le Créateur céleste au constat suivant :
« L’Eternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. » (Genèse 6.5)
L'exemple de la bigamie est caractéristique de cette évolution puisque le plan de Dieu pour le couple humain était fondé sur la fidélité entre l'homme et la femme.
Le Nouveau Testament fait le point sur cette question lorsque Jésus répond en ces termes aux pharisiens :
« N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit :
C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ?
Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. » (Evangile selon Matthieu 19.4-6)
Effectivement, la fidélité dans le couple hétérosexuel constitue la référence biblique initiale.
L'expression « une seule chair » figure en Genèse 2.24, lorsque le premier couple vivait encore dans le jardin d'Eden.
Comme de nos jours, les contemporains de Jésus étaient bien loin de mettre en œuvre le plan de Dieu.
Le Premier (Ancien) Testament mentionne des cas multiples de bigamie ou de polygamie y compris parmi les personnages les plus éminents.
Salomon est probablement l'exemple à ne pas suivre dans ce domaine.
« Il eut sept cents princesses pour femmes et trois cents concubines ; et ses femmes détournèrent son cœur. » (1 Rois 11.3)
Mais sans en arriver à de tels excès, une autre pratique était couramment admise : la répudiation.
Celle-ci avait été codifiée dans la Torah (Deutéronome 24).
C'est en référence à ces principes que les pharisiens questionnèrent Jésus :
« Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ? » (Matthieu 19.7)
La réponse de Jésus se réfère bien aux dérives du comportement de l'humanité caïnique, y compris au sein du peuple élu :
« C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi.
Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère. » (Matthieu 19.8-9)
De fait, bigamie, polygamie, divorce ou adultère se recoupent pour former un ensemble non conforme à ce fameux "commencement" auquel Jésus nous renvoie.
Au commencement, l'homme et la femme étaient appelés à former une seule chair et nous sommes invités à ne pas séparer ceux que Dieu a unis.
Encore faut-il que le Créateur ait été préalablement consulté sur la réalisation de cette union !
Le passage devant un prêtre ou un pasteur est-il une garantie ?
Non, si ce mariage n'est qu'un rituel religieux.
Dieu connaît notre cœur, nos intentions, les raisons qui nous poussent à cette union.
Lui avons-nous demandé son avis ? S'est-il manifesté ?
La fidélité dans le couple et sa solidité face aux épreuves dépendront bien souvent de cet accord préalable.
Car la présence de Dieu au sein du couple rend celui-ci aussi solide qu'une corde à trois brins ...