Le niveau de consolation souhaité par le père de Noé, lorsqu'il évoque le nom de son fils, est plutôt basique.
L'espérance de Lémek semble reposer sur le fait que son fils soit un travailleur solide capable de l'accompagner dans la tâche ingrate qui incombe aux hommes : cultiver une terre qui ne produit pas toujours ce qu'on en attend.
Par extension, l'humanité pourrait aussi avoir la même espérance : que les nouveaux venus sur cette terre soient de robustes gaillards capables de surmonter les difficultés de la vie et de soulager ainsi la communauté en contribuant largement à la production du pain quotidien.
Mais n'est-il pas écrit : « L’Homme ne vivra pas de pain seulement. » ?
(Deutéronome 8.3 ~ Matthieu 4.4 ~ Luc 4.4)
Cette parole, les contemporains de Noé ne pouvaient la connaître puisqu'elle est postérieure à leur existence.
Mais combien même l'auraient-ils connue ... l'auraient-ils écoutée ?
Car la suite de la recommandation les aurait invités à se remettre en question.
« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Or, le premier homme, Adam, n'a pas su écouter ce qui était sorti de la bouche divine :
« Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse 2.17)
Ainsi la vie humaine est-elle intimement liée à l'écoute de la parole divine.
Et l'espérance de l'humanité, s'agissant de sa survie, devrait se fonder sur l'écoute des enseignements venant de Dieu.
C'est en ce sens que Noé aurait pu être une consolation pour ses contemporains car il est écrit à son sujet :
« Noé était un homme juste et intègre dans son temps ; Noé marchait avec Dieu. » (Genèse 6.9)
Mais se souciaient-ils seulement de cet individu surprenant qui, au lieu de profiter de cette vie, allait se mettre à construire une arche en avertissant ses concitoyens qu'un déluge se produirait bientôt ?
Non, Noé ne fut une consolation ni pour son père, Lémek, ni pour ses contemporains, mais pour son Père spirituel.
Face a une humanité décadente, Dieu allait trouver une consolation, une seule.
C'est ainsi que « Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel. » (Genèse 6.8)