AUX COULEURS DE L'IRIS

« Et voici, il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu’un était assis.
Celui qui était assis avait l’aspect d’une pierre de jaspe et de sardoine ;
Et le trône était environné d’un arc-en-ciel semblable à de l’émeraude. »

(Livre de l'Apocalypse, chapitre 4, versets 2 et 3)

Dans le Livre de l'Apocalypse, dernier livre de la Bible où l'apôtre Jean nous livre la Révélation qu'il a reçue, le terme " arc-en-ciel " apparaît deux fois comme traduction du mot grec " iris ".

En grec ancien, " iris " peut à la fois exprimer la présence d'un arc-en-ciel ou celle d'un halo entourant une source lumineuse.

Dans le verset ci-dessus, il faut plutôt envisager un halo lumineux de couleur émeraude (vert) qu'un halo aux couleurs multiples de l'arc-en-ciel.

Par contre, dans le verset suivant il s'agit bien d'un arc-en-ciel tel que nous pouvons le concevoir.

« Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d’une nuée ;

au-dessus de sa tête était l’arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil,

et ses pieds comme des colonnes de feu. »

(Livre de l'Apocalypse, chapitre 10, verset premier)

Dans la langue française, le mot " iris " a trois significations.

Il a conservé le sens grec initial : en vieux français, c'est un arc-en-ciel. L'espagnol ne s'en est guère éloigné avec " arco iris ".

L'iris est aussi une plante à bulbe dont les multiples variétés sont à l'image des couleurs de l'arc-en-ciel.

Enfin, l'iris est la partie de l'oeil qui donne la couleur à celui-ci. L'iris est donc inséparable de la notion de couleur.

Mais son sens initial est attaché à un autre symbole : celui du messager.

Selon la mythologie grecque, Iris était une messagère des Dieux et l'arc-en-ciel était, pour les poètes, la trace du passage d'Iris chargée de transmettre un message de l'Olympe vers la terre.

Il est possible que le mot " iris " soit dérivé du verbe grec " ereo " qui se traduit par prononcer, parler, dire. En ce cas, la présence de l'arc-en-ciel au-dessus de l'ange de l'Apocalypse vient préciser la fonction de celui-ci : apporter un message.

En effet ... « Il tenait dans sa main un petit livre ouvert. » (Apocalypse 10.2)

Le message est le suivant : « l’ange ... leva sa main droite vers le ciel, et jura par celui qui vit aux siècles des siècles ... qu’il n’y aurait plus de temps, mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes. » (Apocalypse 10.5-7)

« ... il n'y aurait plus de temps ... »

Ce message sur le " temps de la fin " qui a été annoncé aux prophètes se situe dans le prolongement de l'Ancien Testament.

« En ce temps-là se lèvera Micaël ... et ce sera une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu de semblable depuis que les nations existent jusqu’à cette époque. En ce temps-là, ceux de ton peuple qui seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés. Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle. Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice, à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité. Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu’au temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera. » (Daniel 12.1-4)

L'ange puissant, qui apparaît à l'apôtre Jean auréolé d'un arc-en-ciel, est ainsi venu révéler le "mystère de Dieu" que Micaël avait demandé à Daniel de garder secret.

Ainsi s'achève le cycle de la Révélation accordée aux hommes en vue de leur salut au travers de l'Ancien puis du Nouveau Testament.

L'Arc-en-ciel qui trouve sa source dans la Genèse ... domine les cieux bibliques de son arche ... et vient se poser au terme des Saintes Ecritures sur l'horizon de l'Apocalypse.

Celui qui est assis sur " un trône dans le ciel ", qui " vit aux siècles des siècles ", est le même que Celui qui s'adressait à Noé après le déluge en ces termes :

« L’arc sera dans la nue ; et je le regarderai, pour me souvenir de l’alliance perpétuelle entre Dieu et tous les êtres vivants, de toute chair qui est sur la terre. » (Genèse 9.16)

A la lecture de ce verset, il peut paraître surprenant que Dieu parle de Dieu comme d'un tiers. Ceci nous permet, quand nous voyons un arc-en-ciel, de reprendre cette phrase à notre compte et de penser : "Je me souviens de l’alliance perpétuelle entre Dieu et tous les êtres vivants ... "

Ainsi se forme l'alliance des regards : le nôtre ... et celui du Créateur qui nous propose de regarder dans la même direction ... de partager Son plan pour l'humanité.

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